Texte : Jean Andersson
Musique : Christopher Murray
Ma nuit passée à ton sommeil
A t’observer lente et profonde
Entre tes lèvres à peine rondes
Souffle léger
Et là, posée, jusqu’à l’éveil
Sur tes paupières vagabondes
Une rosée à peine blonde
D’aube d’été
Ma nuit passée contre ton corps
A découvrir ces grains de sable
Comme le sucre au bois d’érable
Tes mains de laine
Et là, surgit dans le décor
Une lumière de matin pâle
Et mon désir un peu coupable
De perdre haleine…
Ma nuit passée à ce désir
De te toucher du bout des lèvres
Comme le couteau dedans la sève
D’une blessure
Et là, profiter du plaisir
De grâce demander une trêve
A Dieu et aux marchands de rêve
Pour que ça dure
Ma nuit passée à recueillir
Tous les secrets de ton silence
Belle endormie d’indifférence
A mes envies
Et là, conscient du repentir
Te laisser pure d’innocence
Jusqu’à ton réveil d’enfance
En notre lit
Mes nuits passées à t’endormir
A m’interdire toute caresse
A refuser le moindre geste
A te sourire
Et là, ce soir, comme le soupir
Du chien que tu tiendrais en laisse
Je sens venir une vieillesse
A en mourir…